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Retour vers le futur! ou comment les entrepreneurs de la Planète CLAIRE cherchent sans cesse de redynamiser leur collectif

Pour ce dernier billet de l’année 2021, j’ai décidé de vous emmener dans l’espace, vers ce qui se trouve « au dessus de nous » et qui nous fascine depuis toujours. Enfin, n’avons-nous pas en France un super spationaute avec Thomas Pesquet qui, avant son retour sur terre il y a quelques semaines, nous envoyait des photos, partageait ses impressions sur un univers plus grand que celui de notre monde à l’échelle de l’individu. Voilà le décor est planté !

Ce parallèle fonctionne aussi lorsque l’on cherche à comprendre la relation entre l’individu et le collectif. Un peu comme le Yin et le Yang, ces deux forces que tout semble opposer sont le fondement même de ce que nous sommes dans nos entreprises. Aujourd’hui et c’est un fait évident, l’individu est de plus en plus centré sur lui-même ce qui provoque des dérives sociétales sur les valeurs, la consommation, sur la vision même du monde dans lequel nous vivons et du futur « souhaitable et meilleur » que nous désirons tous laisser à nos enfants. Or sans transcendance (nous en reparlerons plus loin) point de salut !

Les entreprises, comme toutes organisations collectives issues des hommes, sont impactées par cet individualisme galopant qui se regarde le nombril en se croyant le centre du monde que par ailleurs Salvador Dali (1904-1989), extraordinaire peintre espagnolo-catalan du XXeme siècle, avait placé précisément à la gare de Perpignan, ce qui illustre bien la complexité de la chose lorsque l’on prend un peu de hauteur par rapport à la question existentielle « Où est le centre du monde ? ». Thomas Pesquet pourrait nous donner son point de vue et je parie ma belle chemise (ne vous inquietez pas, j’en ai d’autres !) que sa réponse sera autrement plus complexe que celle du grand peintre à moustache ! Donc pour revenir aux entreprises, elles ont du mal à fidéliser leurs employés, à garantir la continuité dans la mise en place de leur stratégie, de leur gestion clientèle et à réussir l’homogénéité de leur ensemble. Elles vacillent dans leurs fondements même si en apparence le chiffre d’affaires, la croissance et le résultat sont là. Or, si elles ne réfléchissent pas à la compréhension de l’évolution profonde du Facteur H aujourd’hui (le facteur humain, le plus important de tous) et à la relation entre développement individuel et réussite collective je crains que certaines d’entre elles ne finissent par errer dans l’univers spatio-temporel comme disent les deux jumeaux au grand menton… jusqu’à être absorbées ou dissoutes.

Alors, partons dans l’espace à la recherche de la Planète CLAIRE pour y rencontrer ses entrepreneurs et y trouver une CERTAINE réponse à cette question d’équilibre entre l’accomplissement de l’individu et la réussite du collectif dans l’entreprise, puisque tout philosophe même en herbe sait que LA réponse n’existe pas ! Il nous faudra continuer la recherche encore et encore, mais nous progresserons dans la connaissance pour faire évoluer l’être humain et les organisations vers davantage d’intelligence collective au service de la bonne cause : celle de la stratégie gagnante, du développement durable, du bonheur individuel et collectif, de la recherche de sens, de l’énergie positive et des résultats.

En cette fin d’année 2021, c’est « open bar » et je vous laisse le choix pour ce voyage unique dans l’espace : Soit embarquer à bord du vaisseau Space X, Elon Musk m’a fait un super prix ! Il est sympa Elon, il a parfois de bonnes idées comme celle-ci et Tesla, d’autres plus discutables dans leur finalité comme Neuralink et sa quête d’un transhumanisme alors que la vraie question me paraitrait être plutôt celle du renouveau de la transcendance de l’être humain… ce qui pourrait faire l’objet d’un long et intéressant débat sachant que dans le cas de Neuralink « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » comme l’écrivait Rabelais ; soit pour ceux qui sont plus terre à terre, à bord de la DeLorean DMC 12 modèle 1983, voiture mythique du film « Retour vers le futur »  de Robert Zemekis sorti dans les salles en 1985. Pour la petite histoire, mais qui fait toujours partie de la Grande, DeLorean Motor Compnay (DMC) fut un constructeur automobile d’Irlande du Nord basé à Dunmurry entre 1981 et 1983, n’ayant produit qu’un seul modèle à la fiabilité douteuse mais qui est devenu une icône des collectionneurs après la sortie du film. Comme le résume si bien mon cousin suisse (ça ne s’invente pas !) « l’histoire n’est jamais finie » et en bon philosophe du Canton de Vaud, il sait qu’il ne faut jamais tirer de conclusions trop hâtives, la vie réservant son lot de surprise. D’ailleurs qui eut pensé qu’un microscopique virus nommé COVID 19 allait redistribuer les cartes au niveau mondial, ce qu’a bien expliqué récemment un grand spécialiste de la psychologie positive en écrivant que « nous sommes dans la VUCAlcification » du monde ; VUCA pour « Volatile, Uncertain, Complex and Ambiguous »… en anglais dans le texte !

Vous êtes prêts ? Attachez vos ceintures, ça va secouer ! En route pour ce voyage vers la Planète Claire.

Premiere etape du voyage intersideral: la planète narcisse et son miroir géant

narcise

 

Ce qui arrive aujourd’hui dans nos sociétés n’est pas juste la conséquence des seuls réseaux sociaux mais plutôt la concrétisation d’un processus de transformation lent commencé il y a bien longtemps. Enraciné en lui, l’homme a besoin du collectif ; il a ce côté grégaire qui le pousse à se réunir, partager, penser et agir avec et pour les autres. Cet esprit de groupe a engendré un type d’organisation plus ou moins pyramidale dans lequel certains commandent, d’autres obeïssent et agissent. Le problème n’est pas l’organisation pyramidale en tant que telle mais plutôt la dérive qu’elle peut provoquer vers un type de gouvernance autoritaire laissant peu de place au développement individuel, à la recherche de sens et à la cohésion collective. Or depuis toujours, que ce soit par les religions ou bien les sociétés civiles, l’individu a dû se fondre dans le collectif. Seulement, petit à petit le grain de sable de la connaissance de soi est venu s’immiscer dans les rouages avec son lot de questionnement et de remise en cause de la logique collective, les grands philosophes tels que Socrate, Spinoza, Voltaire et bien d’autres ayant poussé les hommes à réfléchir sur leur sort, sur la prise en main de leur destin. Mais encore faut-il y répondre correctement, rechercher la vérité et non pas le libre-arbitre et la relativité qui selon le contexte et les intérêts de certains permet d’affirmer tout et son contraire, ce qui conduit l’être humain à sa perte, sans repère.

Malheureusement, c’est ce qui arrive sur la Planète Narcisse ! Les chefs d’entreprise sont désemparés et leurs équipes viennent au travail sans cette flamme au fond du cœur que transmettent la passion et l’envie de bien faire et de faire le bien ! Ils ont à gérer des équipes travaillant en silo, partageant peu et qui font souvent appel à des experts pour les aider à résoudre leurs problèmes. A ce sujet, je vous conseille l’excellente vidéo de Peter Senge, un des maîtres à penser des organisations apprenantes, sur la pensée systémique et notamment sur son interprétation du rôle et de la dépendance des entreprises envers « les experts qui savent beaucoup sur si peu… » (SOL France https://www.youtube.com/watch?v=w4sIEKu7PGY ; source 1).

Le fait de ne penser les problèmes que par parties et non pas dans leur ensemble en étudiant toutes les interdépendances qu’ils entraînent est un des symptômes les plus courants des entreprises de la Planète NARCISSE et la conséquence de deux maux actuels : La dérive individualiste boostée par les réseaux sociaux d’une part et la séparation des fonctions et le travail en silo d’autre part.

D’abord, les employés super-connectés passent leur temps sur les réseaux sociaux, à se prendre en photo… adorateurs du Dieu « Selfie ». Un peu comme Narcisse dans la mythologie grecque, ce fils du dieu-fleuve Céphise et de la nymphe Liriopé (Ovide ; Source 2), ils adorent se regarder dans le miroir et à se trouver extrêmement séduisants, intelligents, au dessus des autres, différents… Comme Narcisse, ils se contemplent tout en se désespérant de ne jamais pouvoir rattraper leur propre image ce qui finit par les vider de l’intérieur et à les conduire à petit feu vers la mort. Et toujours comme Narcisse (j’aime bien répéter son prénom pour bien marquer le sujet !) ils en arrivent à l’impasse de l'identité à soi comme seule finalité avec son éventail d’effets secondaires autant cliniques que sociaux que Bruno Patino dans son livre sur le poisson rouge (Source 3) décrit avec justesse:

  • Difficulté de concentration lorsque des individus sont surexposés : « Le marché de l’attention forge la société de toutes les fatigues, informationnelles, démocratiques. Il fait éteindre les lumières philosophiques au profit de signaux numériques »
  • Au-delà de 30 minutes d’exposition sur les réseaux sociaux, la santé mentale est menacée (Université de Pennsylvanie)
  • « Le syndrome d’anxiété est la plus commune des fragilités. Il se manifeste par le besoin permanent d’étaler les différents moments de l’existence, aussi dérisoires soient-ils, sur l’ensemble des réseaux »
  • Pire encore, cet excès entraîne psychologiquement « l’athazagoraphobie, la peur d’être oublié par ses pairs, qui connaît de nouveaux developpements liés aux réseaux sociaux »

 

Avec cette sur-exposition aux réseaux sociaux, Bruno Patino conclut que « l’alerte permanente, l’exploitation de notre passivité, la flatterie de notre narcissisme et la prise en charge, par l’annonce immédiate de ce qui est à venir scandent nos existences numériques ». La conséquence est terrible pour les employés de la Planète NARCISSE puisque leur « attention span » (temps d’attention réel…donnée si chère et chérie par Google et Facebook, pardon… Meta !) est en train de dégringoler à la vitesse grand V et pourrait atteindre celle du poisson rouge, soit près de 8 secondes. Frisson du grand vide !

 

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Ensuite, l’organisation des entreprises de la Planète NARCISSE est surtout tournée vers l’efficacité absolue, la recherche de la maximisation des résultats ce qui engendre évidemment de plus en plus de tensions dans l’entreprise ; les employés se sentent « considérés comme des numéros ici ! » dans 7 cas sur 10 selon une étude récente publiée par Deloitte et Cadremploi France... ce qui est beaucoup. L’entreprise est organisée en silo avec son mille-feuille managérial qui complique et parfois limite fortement les ponts entre les différents services. La conséquence est facile à comprendre, chaque département pensant détenir la vérité sur le problème à résoudre, chaque employé n’est tourné que vers un objectif simple pour ne pas dire « simpliste » à savoir « remplir sa job description », ce que Peter Senge résume par deux termes très clairs dans son livre La 5eme Discipline (source 4) : « Je suis mon poste ; L’ennemi est au dehors ».

Cette organisation très « top down » et en silo est justement ce qui bride l’énergie créative, l’envie de se réaliser et donc de participer à un projet plus grand que celui de juste remplir sa fonction du mieux possible. Il suffirait de sensibiliser et de former les employés à une autre façon d’appréhender les problèmes en intégrant la pensée systémique (une des 5 Disciplines de Peter Senge) tout en respectant, comme le décrit Laure Becker, spécialiste RH, 6 étapes pour reconstituer un collectif (Publication FocusRH; source 5):

  • Etape 1 / Reconnaitre, c’est d’abord connaître : Apprendre à se connaître, à s’écouter
  • Etape 2 / Détecter son propre besoin de reconnaissance : « Pratiquer la reconnaissance envers les autres, c’est d’abord avoir fait le point avec soi-même ». Savoir ce qui est important pour soi
  • Etape 3 / Entretenir des relations de qualités avec les personnes : Ne pas attendre des autres un premier pas avant d’exprimer de la reconnaissance, de la gratitude, de pousser une porte pour aller prendre un café et partager avec ses collègues de travail
  • Etape 4 / Savoir remettre en question ses propres comportements : Souvent, nos idées préconçues nous empêchent de voir les problèmes sous un nouvel angle et limitent notre propension à faire partie intégrante d’un collectif
  • Etape 5 / Pratiquer la méthode essais-ajustements : La recherche de l’amélioration collective passe par le droit à l’erreur, le non-jugement car ce qui est en jeu est « plus grand que nous, au dessus de nous »
  • Etape 6 / Intégrer la reconnaissance dans son rôle opérationnel : Le rôle du chef et du leader est important dans la création d’un collectif efficace et heureux. Son interaction avec ses équipes et celles des autres départements est fondamentale pour casser les barrières, provoquer la remise en cause collective et la découverte de solutions innovantes

 

Les dirigeants des entreprises de la Planéte NARCISSE ont donc du mal et se plaignent constamment en disant que « leurs salariés ne sont pas assez impliqués, pas assez sérieux et passionnés malgré le salaire versé ». Certes, mais quelle erreur ! S’il suffisait de bien payer un employé pour qu’il fasse son travail avec passion et rigueur cela se saurait depuis longtemps, alors que tout bon RH leur dirait que le salaire ne devient l’élément principal de discussion que lorsque la vision générale, les valeurs de l’entreprise, la raison d’être ne sont plus claires dans sa tête. La dérive du chiffre d’affaires à court terme et de la maximisation des résultats vs l’optimisation des performances provoquent des tensions et enlèvent toute implication personnelle si nécessaire à la réussite de l’ensemble.

C’est l’éternelle litanie de « la poule et l’œuf ». Qui a provoqué la situation dans laquelle se trouve engluée les chefs d’entreprise de la Planète NARCISSE ? J’ai ma petite idée sur la réponse, vous vous en doutez ! Car dans l’équipe à haut rendement d’une entreprise ou d’un sport collectif, chacun tient son rôle qu’il soit « la star » ou pas et la différence vient du fait que chacun sait au fond de lui-même ce qu’il doit à l’ensemble. Que le statut de star ne vaut que parce que son talent est servi par un collectif bien huilé, partageant les mêmes valeurs et la même vision ; et vice versa, l’équipe s’appuie sur sa star pour briller. C’est cet équilibre subtil et non-dit entre la star et les autres membres de l’équipe qui fait toute la différence. Cette prise de conscience d’interdépendance au service d’une cause plus grande qui dépasse chacun d’entre eux et les transcende, est la clé du succès collectif.

On en revient à la transcendance de l’être humain que bien des philosophes ont étudié. Lorsque l’on croit à quelque chose de plus grand, on comprend que son rôle est avant tout de servir la cause et non pas « son petit intérêt ». Eternelle histoire entre l’être et le paraître que Michel Onfray, philosophe français, décrit en parlant de David Henri Thoreau (1817-1862) célèbre philosophe, naturaliste et poête américain (Source 6) : « Thoreau propose un double mouvement : Refuser les fausses valeurs de la civilisation comme la mode, l’argent, les honneurs, les richesses, le pouvoir… et vouloir les vraies valeurs de la nature comme la simplicité, la vérité, la justice, la sobriété, le génie, le sublime, la volonté, l’imagination, la vie ». Fermez le ban… la messe est dite ! (Ça le Grand Michel risque de ne pas l’apprécier mais tant pis !)

C’est d’ailleurs en partie, ce qui justifie le succès des entrepreneurs de la Planète CLAIRE. Remontons à bord de notre vaisseau (Space X ou DeLorean… vous avez choisi finalement ?) et allons voir comment ça se passe là bas !

Nous voilà en approche de la Planete Claire : Ses entrepreneurs sont parvenus à concilier developpement individuel et reussite collective. chez eux, 1+1 = 4 !

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La Planète CLAIRE est un monde à part. Elle fut découverte en 1979 par un musicien hors pair, Fred Schneider, fondateur et leader d’un groupe de rock alternatif américain d’Athens en Géorgie, les B 52. Alors qu’il regardait en l’air, tout à coup… il fut inspiré en la voyant : https://www.youtube.com/watch?v=1EPP3gkh_00.

Sur cette planète, tout est beau et les employés sont cools malgré un gout assez éclectique pour les habits et les coiffures suivant en cela la tendance marquée par Fred, ses girls et ses potes musiciens mais qui dénote une ouverture d’esprit peu commune pour réaliser quelque chose d’unique ! Mais surtout les entreprises s’épanouissent et avec elles, leurs employés. Il faut dire que cela fait longtemps que leurs dirigeants ont pris un virage assez conséquent pour se transformer, celui de l’organisation apprenante et du travail en équipe.

Selon Peter Senge qui a étudié et théorisé les organisations apprenantes dans son livre « La 5eme discipline » (Source 4), la définition qu’il en fait est: “Lorsque l’organisation devient apprenante, se développe alors ce qu’on appelle la metanoïa, ce qui signifie un changement d’état d’esprit. Chez les grecs, le sens de metanoïa signifait “mutation”, “changement fondamental”. La définition d’une organisation apprenante peut donc être: une organisation qui développe sans cesse sa capacité à bâtir son futur. Pour elle, il ne suffit pas seulement de survivre. Connaître les règles de survie ou d’adaptation est nécessaire mais doit être complété par une “apprenance générative” qui renforce notre capacité à créer.”

Peter Senge (Stanford; Californie; USA; 1947) est un professeur de management et auteur américain, directeur de Society for Organizational Learning (SOL; Société pour les Organisations Apprenantes) du MIT Sloan School of Management. Il est maître de conférences pour le System Dynamics Group à la MIT Sloan School of Management et professeur à la New England Complex Systems Institute.  Son livre « La 5eme discipline » a été publié pour la première fois en il y a plus de 30 ans, en 1990 et a été réédité à plusieurs reprises. Il est vraiment remarquable de voir que la plupart de ses analyses et idées sont encore plus prégnantes et intéressantes de nos jours.

Les entrepreneurs de la Planète CLAIRE ont à affronter des marchés mûrs, compétitifs et très changeants, un monde VICA dans lequel la capacité d’une organisation à s’adapter, à changer, à anticiper, à innover, à se transformer est clé.  Un peu comme les notres sur Terre…mais là bas ! Ils ont compris que travailler et former leurs équipes sur les 5 disciplines leur permettraient de développer un système de travail tourné vers l’innovation continue et l’auto-apprentissage permanent pour s’adapter au monde changeant et faire la différence par rapport à la concurrence. Car, ils sont fidèles à la pensée de Peter Senge qui défend la thèse selon laquelle dans une organisation ou entreprise donnée, “il existe un vrai savoir, une vraie capacité à apprendre, à générer de nouvelles idées mais que le blocage vient d’une méthode de travail incomplète ou bien trop tournée vers une partie du problème et non pas vers une vision plus large de ce qui se passe, “vision systémique”, la seule permettant de trouver des solutions à long terme”.

Des études ont identifié 3 facteurs essentiels pour développer l’apprenance au sein de l’organisation, chaque facteur étant lié à une ou plusieurs disciplines qui sont au nombre de 5:

 

Les 3 facteurs essentiels pour développer l’apprenance

Les 5 disciplines

1-    Clarifier les aspirations

1-    Maîtrise personnelle

2-    Vision partagée

2-    Engager des conversations réflexives

3-    Modèles mentaux

4-    Apprenance en équipe (Dialogue vs discussion)

3-    Comprendre la complexité

5-    Pensée systémique

 

Peter Senge écrit: “L’époque où le patron définissait la stratégie et où tout le monde appliquait les doctrines “du grand stratège” est résolue. Les organisations qui atteignent l’excellence seront celles qui découvriront comment mettre à profit l’engagement de leurs membres et la capacité à apprendre à tous les niveaux.”

Les entrepreneurs de la Planète CLAIRE ont aussi compris assez rapidement que la transformation en vue d’un collectif puissant et gagnant ne passait pas nécessairement par révolutionner l’ensemble mais plutôt par avoir une dynamique de petits groupes, “des ilots d’apprenance” selon Anne Gaudry Muller (Docteure en sciences de l'éducation et chercheuse associée au laboratoire CREF, Université Paris Ouest Nanterre la Défense).

Ils ont donc, comme les équipes sportives de haut niveau, fait travailler leurs équipes en groupes de 10-15 personnes sur un même sujet, ce qui permet à leur entreprise d’avoir une base d’échantillonage représentative de sa réalité, puisque selon Peter Senge “un individu peut être représentatif du corpus dans lequel il vit”.

Pour que le collectif se développe et que l’individu y trouve sa place et du sens, il faut réunir aussi les conditions de l’apprenance en équipe, à savoir:

  • Promouvoir une sécurité psychologique: Ce qui signifie que dans l’organisation, le droit à l’erreur est accepté. Il fait partie intégrante du process de création et de développement de l’équipe et permet à l’individu de ne pas avoir à culpabiliser sur une de ses actions, puisqu’elle a été faite “pour le bien du collectif”
  • Co-responsabilité: Comme nous l’avons vu précédemment, il se peut qu’il y ait dans l’équipe et le collectif “une ou plusieurs stars”. Mais lorsqu’il s’agit de l’ensemble, du collectif et de ses résultats, tous ne parlent que d’une seule voix
  • Alliances: Elles font partie du jeu et il est judicieux de savoir bien s’entourer puisque dans ce monde compétitif et changeant, les entreprises fonctionnent davantage en réseaux qu’en cherchant à avoir en interne toutes les compétences possibles… ce qui conduirait inexorablement à recréer des silos, du travail “en tronçon” et des guerres politiques
  • Régles du jeu explicites: Dès le début, tout le monde sait à quoi s’attendre et quel est l’objectif en terme de vision et de résultats que l’entreprise espère atteindre
  • Etat d’esprit de cohésion et tourné vers la réussite du projet collectif: Point fondamental…même si, nous allons le voir, cela demande en amont à avoir défini ENSEMBLE le projet collectif

 

En fait en analysant froidement tous ces points, on se rend compte que les entrepreneurs de la Planète CLAIRE ont compris qu’un eco-système sans âme ni vision, avec des employés peu soudés et très individualistes, dans lequel la seule finalité serait celle d’un résultat financier ne les amènerait qu’a leur propre perte… exactement là où en sont les entrepreneurs de la Planète NARCISSE !

En cela, ils suivent un peu les principes de Thoreau vus plus haut et recherchent à inspirer leurs équipes, à les pousser vers la transcendance grâce à un projet plus grand que la juste atteinte d’objectifs financiers (ce qui n’a d’ailleurs jamais été une source de motivation pour qui se lève le matin !) , projet leur apportant sens, sentiment de réalisation et énergie positive. Et en plus, ça marche… et leur permet de mieux gagner leur vie, d’être plus heureux.

Mais cette dynamique de réussite collective au sein des entreprises de la Planète CLAIRE ne tient que grâce à quelques piliers qui doivent constamment être remis à jour avec les équipes, toujours avec transparence, sens critique, recherche du bien commun et de sens:

  • Définir la “vision partagée” de l’entreprise: La vision, la mission et le pourquoi sont essentiels à tout processus de transformation profond sachant que la transformation des organisations est organique et non pas structurelle. Elle est définie lors de session de travail en sous-groupe de 10 à 15 personnes, puis lors d’une synthèse générale présentée à l’ensemble pour accord
  • Davantage de “pensée systémique” et “d’apprenance en équipe”: Peter Senge l’explique très bien en disant: “Comment expliquer que des managers motivés ayant pour la plupart des QI supérieurs à 120 peuvent constituer des équipes au QI total de 63? Quand les équipes sont réellement capables d’apprendre, non seulement elles atteignent des résultats sans précédent mais encore elles donnent l’occasion à leurs membres de se développer comme jamais ils n’auraient pu le faire individuellement. C’est par le dialogue (du grec dialogos qui signifie l’expression libre au sein d’un groupe dans le but de révéler des pensées qui n’auraient pas pu l’être par un individu seul) que commence la discipline de l’apprenance en équipe: la capacité des membres à laisser de côté leurs préjugés et à réfléchir ensemble.
  • Une gouvernance moderne: Les leaders facilitent la remontée des idées et des informations, favorisent le travail en équipe car pour eux la réussite du bien commun défini doit être obtenue EN MÊME TEMPS que l’objectif financier. Transcendance!

 

 

Conclusion : L’entreprise est un organisme vivant ; l’autopoïese pour regenerer sa force collective et developper les individus !

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Le biologiste chilien Francisco Varela (1946-2001) a beaucoup travaillé sur le concept d’autopoïese qui est la capacité d’un organisme à se régénérer pour s’adapter continuellement à un contexte changeant. Or L’entreprise d’aujourd’hui fait face à un monde VICA et à de nombreux défis numériques qui la bousculent de tous les côtés et rajoutent de la complexité à sa finalité de faire du négoce. Elle est comme un organisme vivant qui doit se transformer pour évoluer, mais cette transformation passe par une nouvelle façon de travailler qui développe la transcendance vers un projet plus grand, plus complet et qui permet EN MÊME TEMPS de regénérer la force collective ET de développer les individus.

Tout le monde s’accorde pour dire que “le résultat de l’intelligence collective est toujours est bien supérieur à la somme du résultat de ses individualités”. Sur la Planète CLAIRE, c’est le cas. Puisque 1+1 ne font pas 2 mais 4!

On en revient finalement au concept d’Expérience Optimale développé par le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi dans son livre « Flow : The Psychology of Optimal Performance » publié en 1990. Redynamiser le collectif autour d’une idée plus grande tout en développant les individus qui la composent permet d’atteindre « le projet découvert » et de transcender l’entreprise pour aller plus loin.

« Le droit de la nature s’explique par l’utilité réciproque : C’est une convention de ne pas se nuire réciproquement » (Epicure ; Maximes ; Lettre à Ménécée)

Merci pour votre attention.

Sincères salutations.

 

 

 

Sources :

  • SOL France / Video de Peter Senge sur la « Pensée systémique » : «https://www.youtube.com/watch?v=w4sIEKu7PGY
  • « Les métamorphoses » d’Ovide, poète latin (43 av JC-18 ap JC)
  • Bruno Patino : « La civilisation du poisson rouge / Petit traité sur le marché de l’attention » ; Edition Bernard Grasset Paris ; 2019
  • La 5eme Discipline / Peter Senge ; Nouvelle édition augmentée ; Edition Eyrolles 2016
  • La pratique de la reconnaissance au travail en 6 étapes. Par Laure Becker

https://www.focusrh.com/tribunes/la-pratique-de-la-reconnaissance-au-travail-en-6-etapes-par-laure-becker-28028.html

  • Michel Onfray : « Vivre une vie philosophique ; Thoreau le sauvage » ; Le Passeur - Editeur; 2017

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